Une réaction en chaîne fait chuter les cryptos

Bitvavo

Il y a peu, les investisseurs célébraient encore des cours records. Mais cette ambiance a brusquement changé suite à des déclarations inquiétantes émanant de la Maison-Blanche. La réaction en chaîne qui s’en est suivie a entraîné une chute vertigineuse des cours sur l’ensemble du marché. Comment cela s’explique-t-il ? Nous vous proposons d’en savoir plus dans cette édition de Market News. Dans les actualités, vous découvrirez Polymarket, qui bénéficie d’une injection de plusieurs milliards de dollars de la part de Wall Street.

Dernières infos sur le marché

Le vendredi 10 octobre, le président américain Donald Trump a annoncé l’instauration de droits de douane élevés sur les importations. Il répondait ainsi aux informations précédentes selon lesquelles la Chine souhaitait limiter ses exportations de matières premières essentielles. Les investisseurs ont réagi sans enthousiasme à ce nouveau chapitre de la guerre commerciale. Les actions, l’or et les cryptomonnaies ont fortement chuté.

À ce moment-là, rien d’exceptionnel ne se passait encore sur le marché des cryptomonnaies. À 23 heures, les contrats à terme sur l’indice technologique Nasdaq ont clôturé la journée avec une perte de 4,3 %, tandis que le bitcoin affichait une perte de 7,0 %.

Dix minutes plus tard, une réaction en chaîne s’est déclenchée. Les pertes sur le marché des cryptomonnaies se sont accrues, les stop loss ont été atteints, les garanties des positions à effet de levier ont été liquidées et la tendance baissière a été alimentée. Le marché des altcoins a été particulièrement touché. Certains jetons ont perdu des dizaines de pourcents en quelques minutes.

Une reprise s’est produite au cours du week-end. La Maison-Blanche a quelque peu atténué ses propos sur les droits d’importation et les investisseurs ont racheté leurs positions. À l’ouverture du marché à terme dimanche soir, la perte du bitcoin n’était plus que de 5 %, alors qu’elle avait atteint 14 % à son plus bas niveau. Les altcoins ont encore un peu plus à rattraper, mais là aussi, nous sommes déjà bien au-dessus du creux de vendredi soir.

On en parle

Les marchés prédictifs arrivent à maturité

En 2020, Shayne Coplan travaillait depuis sa salle de bain. Il n’avait plus d’argent, son appartement était trop petit, mais son idée tenait toujours. « Je ne savais pas que Polymarket allait changer le monde », a écrit Shayne Coplan sur les réseaux sociaux.

Cinq ans plus tard, Polymarket vaut plus de 8 milliards de dollars. Et cette semaine, l’investisseur Intercontinental Exchange (ICE) a investi jusqu’à 2 milliards de dollars. ICE est propriétaire de la Bourse de New York. Le garçon qui travaillait dans sa salle de bain siège désormais à Wall Street.

Polymarket est ce qu’on appelle un marché prédictif, un lieu où les personnes spéculent sur l’issue d’événements. Pensez à « Les républicains vont-ils remporter les élections de mi-mandat ? » ou « Y aura-t-il un ETF Solana cette année ? ». Les participants misent leur argent : chaque transaction reflète une estimation des chances. Le résultat est un indicateur en temps réel de l’avenir, basé non pas sur des opinions, mais sur l’argent.

L’idée existe depuis longtemps. En 2003, le ministère américain de la Défense a tenté de prédire les conflits mondiaux à l’aide de FutureMAP, basé sur ce principe. Ce projet a été immédiatement abandonné suite à l’indignation publique. Vingt ans plus tard, Shayne Coplan a repris l’idée, mais en utilisant la technologie blockchain.

En 2022, Polymarket s’est vu infliger une nouvelle amende par l’autorité de régulation américaine. La plateforme a néanmoins connu une croissance explosive, notamment pendant les élections américaines de 2024. Depuis 2025, elle opère légalement aux États-Unis grâce à une licence. Et avec l’arrivée d’ICE, un nouveau chapitre s’ouvre.

Pourquoi le propriétaire de la plus grande bourse d’actions au monde investirait-il dans une plateforme connue pour ses paris sur les résultats politiques ? Tout est question de données. Polymarket offre quelque chose d’unique : un aperçu en temps réel des attentes des investisseurs. ICE va vendre ces informations de marché à des clients institutionnels. « Il existe des opportunités sur les marchés que ICE peut exploiter de manière unique en collaboration avec Polymarket », a déclaré le PDG Jeffrey Sprecher.

En outre, ICE achète des technologies innovantes et les personnes qui possèdent les compétences nécessaires pour y travailler. Cerise sur le gâteau, Polymarket peut s’appuyer sur la réputation d’ICE : ce n’est plus un projet crypto dans une zone grise, mais un acteur à part entière du système financier.

Comme l'a résumé l’investisseur Michael Arrington : « Ce n’est pas seulement un produit fantastique, c’est un bien public ». Les marchés prédictifs ne font pas l’actualité, ils la mesurent. Et parfois, ils prédisent exactement à quoi ressemblera l’avenir.

Autres actualités

Le shutdown américain suspend l’approbation des ETF crypto. En raison de l’arrêt des activités gouvernementales, le travail de la SEC est en grande partie suspendu, ce qui retarde les nouveaux ETF spot pour, entre autres, le Litecoin, le Solana et le XRP. Seules les tâches indispensables et les affaires de fraude sont traitées. Selon l’analyste de Bloomberg Eric Balchunas, on peut considérer cela comme « une pause dans la pluie » : dès que le gouvernement reprendra ses activités, la vague prévue de lancements d’ETF suivra.
Grayscale introduit le staking à Wall Street. Pour la première fois, un ETF spot aux États-Unis a activé le staking. Les fonds Grayscale Ether et Solana (ETHE, ETH et GSOL) utilisent leurs actifs pour gagner des récompenses réseau. Les revenus qui en découlent sont reversés aux détenteurs de fonds. Ainsi, le staking, qui était autrefois un phénomène purement sur la chaîne, fait désormais son entrée sur le marché boursier traditionnel.
La Deutsche Bank prévoit l’intégration du Bitcoin dans les réserves des banques centrales. Selon un nouveau rapport, d’ici 2030, le Bitcoin pourrait figurer aux côtés de l’or dans les bilans des banques centrales. La banque souligne la baisse de la volatilité, la réglementation claire et l’adoption croissante par les institutions. Le Bitcoin ne remplacera pas le dollar, mais pourrait devenir une couverture moderne : de l’or numérique avec un cachet officiel de plus en plus évident.
Ethereum accorde une grande importance à la confidentialité. La Fondation Ethereum a lancé Kohaku, une boîte à outils permettant aux développeurs d’intégrer des fonctionnalités de confidentialité et une meilleure protection des données dans leurs applications. Selon Vitalik Buterin, le leader d’Ethereum, la confidentialité et la sécurité sont « la priorité absolue ». Les cryptomonnaies axées sur la confidentialité, qui fonctionnaient déjà bien avant cette annonce, ont ainsi bénéficié d’un nouvel élan. Le marché semble à nouveau accorder une grande importance à la confidentialité.

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