Ether signe un retour en force
Le marché crypto a connu une semaine très dynamique. Le Bitcoin affiche désormais un prix de 94 000 €, soit plus de 10 % de hausse par rapport à la semaine dernière. De nombreux altcoins ont enregistré des performances encore plus impressionnantes. Même l’Ether, souvent à la traîne ces derniers temps, s’est distingué avec une progression marquée.
Mise à jour du marché
Après une hausse de 40 % en un mois, le prix du Bitcoin dépasse désormais les 100 000 $ pour la première fois depuis début février. En dollars, il est à quelques pourcents d’un nouveau record historique, mais en euros, ce sommet reste encore plus éloigné. En raison de la force de l’euro, le Bitcoin se négocie actuellement à 94 000 €, soit environ 11 % en dessous du record de 106 000 €.
Mais le Bitcoin n’est pas le seul à rebondir. De nombreux altcoins ont connu une envolée ces derniers jours. Ether (ETH), la deuxième plus grande cryptomonnaie, est désormais à 2 250 €, en hausse d’environ 40 % sur la semaine. Une progression notable, surtout après une sous-performance persistante dans ce marché haussier.
Le graphique ci-dessous montre la capitalisation totale des altcoins classés de la 11e à la 125e place, triés par taille. Sur TradingView, cet indice est appelé OTHERS, mais certains analystes le désignent également comme l’indice altcoin.
L’indice altcoin reste en retard par rapport au Bitcoin, mais montre des signes clairs de reprise. Un nouveau sommet (HH) et une remontée au-dessus de la moyenne dominante suggèrent que la reprise pourrait s’accélérer. Alors que le Bitcoin en dollars approche de son sommet historique, cet indice altcoin doit encore grimper de 70 % pour retrouver son précédent pic.
À la une
Quand l’État devient investisseur en Bitcoin
Et si le Bitcoin devenait une réserve stratégique d’État ? Aux États-Unis, l’idée prend forme — non pas au niveau fédéral, mais via un nombre croissant d’États individuels.
La semaine dernière, le New Hampshire est devenu le premier État américain à autoriser l’investissement d’une partie de ses réserves publiques en Bitcoin. La loi fixe une limite de 5 % et exige que les actifs numériques aient une capitalisation d’au moins 500 milliards de dollars — un seuil que seul le Bitcoin atteint actuellement.
L’Arizona a suivi rapidement, mais de manière plus prudente. Une proposition visant à acheter activement du Bitcoin a été rejetée ce mois-ci, le gouverneur la jugeant trop risquée. Une alternative plus souple a toutefois été adoptée : l’État est d ésormais autorisé à gérer les cryptos non réclamées et à utiliser les bénéfices pour constituer ses propres réserves en Bitcoin.
Et ce n’est pas tout : des projets similaires sont à l’étude dans au moins 18 États américains. D’après la société de gestion VanEck, ces initiatives pourraient représenter un potentiel combiné de 23 milliards de dollars d’investissement en Bitcoin, soit l’équivalent de 220 000 BTC.
Dans les cinq États où les projets ont été rejetés, c’est la volatilité du prix du Bitcoin qui a été citée comme principal frein. (Source : BitcoinReserveMonitor.com)
La tendance est claire : alors que le gouvernement fédéral sous Trump reste bloqué au stade des promesses, les États passent à l’action, non par posture politique, mais par choix stratégique. Le Bitcoin n’est plus réservé aux particuliers ou aux entreprises — les gouvernements s’y intéressent eux aussi.
Un développement ironique, quand on sait que le Bitcoin a été créé comme alternative à la monnaie émise par les États. Et voilà qu’aujourd’hui, ce sont les États eux-mêmes qui cherchent à se protéger des risques monétaires… en investissant dans une monnaie pensée pour exister en dehors de leur système.
Ce qui a commencé comme un mouvement contestataire pourrait bien se retrouver au cœur du système financier. D’abord via les entreprises. Ensuite via les États. Et demain — qui sait — à une échelle encore plus grande.
Autres actualités
De plus en plus d’entreprises renforcent leurs réserves en Bitcoin. De Metaplanet à Semler Scientific, en passant par la société Strategy récemment rebaptisée, de plus en plus d’acteurs adoptent le Bitcoin comme réserve stratégique. Le gestionnaire d’actifs Strive se repositionne comme société Bitcoin-first, tandis que David Bailey (BTC Inc.) a levé 300 M$ pour un nouveau véhicule d’investissement. Les analystes de Bernstein anticipent 330 milliards de dollars d’entrées dans les années à venir. Même l’appel aux résultats de Strategy a attiré plus de 150 000 spectateurs, un record absolu.
Ether (ETH) se démarque dans cette semaine de hausses. Comparé au Bitcoin, l’ETH a connu sa meilleure semaine depuis mai 2024, avec une hausse de 30 % jusqu’à environ 2 500 $. Plusieurs raisons expliquent cette envolée : intérêt institutionnel, mise à jour Pectra, et dynamique de marché favorable. Mais un autre facteur entre en jeu : la faible liquidité. Selon certains analystes, ce n’est pas la demande qui pousse les prix, mais l’absence d’offre. Le marché monte, mais reste sous tension.
Les memecoins reviennent en force. Les tokens comme PEPE, FLOKI et GOAT ont connu de fortes hausses, PEPE dépassant même Dogecoin en volume d’échange. La capitalisation totale de cette catégorie a augmenté de 8 % pour atteindre 71 milliards de dollars. Certains y voient le début d’une nouvelle “altseason”, mais mettent en garde : le potentiel est élevé, mais les risques aussi.
La loi américaine sur les stablecoins en péril. Ce qui semblait être une formalité pour Matt Hougan (Bitwise CIO) est désormais compromis. Les démocrates bloquent l’adoption du GENIUS Act au Sénat, craignant une loi trop faible sur la lutte anti-blanchiment, et pointant les liens personnels de Donald Trump avec les cryptos. Cela inclut son propre stablecoin, lancé via World Liberty Financial, qui aurait investi 2 milliards de dollars sur Binance. La date limite est fixée à août.
Superstate lance “Opening Bell”, sa plateforme RWA. Cette fintech permet aux entreprises cotées et non cotées d’émettre des actions sur des blockchains publiques. Objectif : moderniser les marchés de capitaux via Ethereum, Solana et consorts. Fait notable : la commissaire de la SEC Hester Peirce a publiquement soutenu l’initiative le jour même, évoquant même d’éventuelles exemptions réglementaires. La technologie et la régulation pourraient enfin avancer main dans la main.
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